Les réseaux sociaux font partie de notre vie. Une étude Médiamétrie a récemment établi que 83% des 18-24 ans les fréquentaient quotidiennement. Instagram, Tik Tok et Snapchat plus précisément encouragent ainsi une perception parfois biaisée que l’on peut avoir de soi-même. Surtout si au départ, on n’a pas vraiment confiance en soi.
Les réseaux sociaux c’est cool, on est tous d’accord. Ils permettent de rester en contact, réduisent les distances, sont pratiques et divertissants. Pour autant, ils peuvent aussi exercer une certaine pression.
Une affaire de filtres
Beaucoup d’influenceurs confirmés ou en devenir s’affichent sur les réseaux sociaux avec leur corps en apparence « parfaits », leur beau sourire et leur style irréprochable. Aujourd’hui, ce sont eux qui dictent en priorité les tendances et plus forcément les stars du cinéma ou de la musique. Plus proches de nous car plus connectés, ils partagent leur vie, leurs secrets et se dévoilent à tout moment de la journée. Mais parfois justement, cette sur-exposition peut amener certains jeunes à se mettre une pression supplémentaire quant à leur propre corps. La perception que l’on peut avoir de soi-même se retrouve impactée et des complexes peuvent apparaître.
Pourquoi cet influenceur a un corps parfait alors que moi, je passe mon temps à la salle et que rien n’y fait ? Comment cette influenceuse arrive-t-elle à avoir une peau aussi belle alors que je dois me coltiner des boutons ? Des questions parmi d’autres qu’il est légitime de se poser quand on en arrive à se comparer aux stars d’Instagram ou de Tik Tok. Pour autant… Des célébrités du net ont depuis quelques années souligné que sur les réseaux, les apparences peuvent être trompeuses. Un ou deux filtres, un petit passage par Photoshop, une exposition à la lumière particulière, ou un angle de prise de vue spécifique peuvent tout changer. En d’autres termes, les gens tels qu’ils apparaissent sur les réseaux ne sont pas forcément aussi « parfaits » dans la vraie vie. C’est d’ailleurs un peu comme au cinéma, quand on compare des stars comme Leonardo DiCaprio sur grand écran et Leonardo DiCaprio en vacances sur son bateau avec des coups de soleil, une casquette banale et quelques rondeurs.
Éviter de se livrer à des comparaisons hâtives
Le « truc » est donc de ne pas se comparer aux célébrités des réseaux. Ceux qui ont le plus d’abonnés et qui vivent de cette activité ont tout le temps et tous les moyens nécessaires pour livrer des contenus travaillés et donc pour exposer une image d’eux-mêmes très favorable. Dans la vraie vie, la plupart est comme nous. Ils se payent des cernes s’ils ne dorment pas assez, ont aussi des boutons et des rondeurs. Le tout est de ne pas l’oublier pour ne pas accentuer une pression qui bien souvent, peut être difficile à supporter quand on éprouve déjà des difficultés à s’accepter comme on est.
Le changement, c’est maintenant
Heureusement, les choses changent doucement. En 2023, 50% des 18-25 ans affirmaient qu’il était aujourd’hui plus facile d’assumer ses différences par rapport aux générations précédentes. On peut désormais tout à fait mettre en avant sa singularité, même si, toujours d’après la même enquête, il peut être difficile d’affirmer son « style » qui, dans tous les cas, doit plaire. Alors oui, bien sûr, on peut aussi se moquer de l’avis des autres et au fond, là est sûrement la clé du bonheur. Mais la société continue d’exercer des pressions et notamment via les réseaux sociaux.
Si les jeunes qui n’ont pas de problème avec leur apparence estiment en grande majorité que les réseaux sociaux leur apportent du bonheur ou du divertissement, ils sont 52% parmi ceux qui ont des problèmes d’estime de soi, à expliquer que les réseaux sociaux leur inspirent le plus souvent des sentiments négatifs. Un chiffre à ne pas prendre à la légère, qui prouve donc qu’Instagram et consort ont bien un effet négatif sur ce point précis. Même si d’autres jeunes admettent que les influenceurs peuvent aussi inspirer dans le bon sens et encourager une certaine motivation.
Image : Aziz Acharki-Unsplash