L’arrivée depuis quelques semaines des différents vaccins dits à « ARN messager » contre la Covid-19 suscite des questions et des doutes, relayés sur les réseaux sociaux par des propos ou des vidéos à la limite des fake news. Ces vaccins sont-ils oui ou non menaçants pour notre ADN… Allons-nous tous nous transformer en mutants ou en zombies 😊 ?
Commençons par un fait brut : le vaccin à ARN messager utilisé pour lutter contre le SARS-CoV-2 ne fonctionne pas comme un vaccin classique.
Menace-t-il pour autant la réplication de nos cellules, mission de notre ADN ? Et quel rôle joue l’ARN messager, d’une manière générale et dans le cas du vaccin dont tout le monde parle ?
Notre ADN contient le plan de fabrication de nos cellules. Cet ADN est niché dans le noyau de nos cellules, lui-même au cœur d’un ensemble interne appelé le cytoplasme.
Une photocopieuse dans la bibli
Quand une cellule a besoin de créer une protéine, une des briques de base du vivant, elle utilise non pas un morceau du plan d’origine stocké dans l’ADN qui se trouve dans le noyau des cellules, mais une copie de celui-ci : c’est l’ARN messager.
Cet ARN messager est exporté en dehors du noyau et rejoint les ribosomes, à qui il transmet les informations nécessaires (le fameux plan de fabrication) leur permettant de synthétiser la protéine demandée. C’est là l’information importante à retenir : les ribosomes se trouvent à l’extérieur du noyau et ne sont pas en contact avec notre ADN.
Pour faire une métaphore, si l’ADN était une bibliothèque, un ARN messager serait une copie de quelques pages d’un livre, qu’on sortirait de la bibliothèque pour en utiliser les instructions. L’ADN est « transcrit » en ARN messagers (ARNm), qui quittent le noyau et passent par le cytoplasme, pour être « traduits » en protéines par le ribosome.
Dans le cas de la Covid, le vaccin à ARN messager donne à nos cellules les informations pour coder une protéine en particulier, la protéine Spike, qui se trouve à la surface du virus SARS-CoV-2 : c’est elle qui lui permet de s’accrocher à nos cellules.
Le plan d’origine reste à l’abri
L’objectif du vaccin à ARN messager est de « former » les ribosomes à synthétiser la protéine Spike, afin que notre système immunitaire, qui va naturellement reconnaître que cette protéine n’a rien à faire là (comme il le fait avec n’importe quel virus, ou vaccin de virus), lance une réponse immunitaire et crée des anticorps pour se défendre.
Mais en aucun cas et à aucun moment l’ADN ne va être impliqué dans la manœuvre. Celui-ci reste bien à l’abri, protégé dans le noyau de la cellule. L’ARN messager n’intervient que dans le cytoplasme et n’est pas fait pour pénétrer dans le noyau où se trouvent les informations génétiques.
Aucun risque donc que le vaccin modifie votre génome !