Au IXème siècle, Amleth, un jeune prince viking, assiste impuissant à la mort de son père. Des années plus tard, devenu un redoutable guerrier, l’héritier déchu du trône, The Northman, vient réclamer vengeance…
Oubliez Vikings et The Last Kingdom et leurs beaux guerriers aux yeux bleus. Oubliez aussi les intrigues amoureuses et les états d’âme de ces Vikings un peu trop propres sur eux et tant que vous y êtes, oubliez aussi ces dialogues un peu trop élaborés pour sonner authentique.
The Northman fonce dans le tas et réhabilite la figure d’un viking bourrin, enragé et motivé par le seul désir de faire couler le sang pour assouvir une vengeance sauvage espérée depuis toujours.
« Être ou ne pas être »
Illustration très premier degré du conte d’Amleth, une histoire qui, en son temps inspira à William Shakespeare son Hamlet, The Northman entend raviver les mythes nordiques, Odin et tous ses disciples, au sein d’une aventure grandiloquente, pleine de rage et de fureur, plongée dans de magnifiques paysages et enveloppée d’une musique obsédante.
Loin des vikings que l’on voit habituellement au cinéma ou à la télévision, le personnage de The Northman, incarné avec une intensité rare par le Suédois Alexander Skarsgård (Tarzan, True Blood) s’impose comme une version pure et radicale du guerrier dans sa forme la plus primaire. Le héros, ou plutôt l’anti-héros, d’un conte barbare aux nobles inclinaisons.
En route vers le Valhalla
Robert Eggers, le réalisateur remarqué en 2016 grâce au tétanisant The Witch, revient donc par la grande porte, qu’il enfonce d’un violent coup de pied pour nous plonger dans un monde sans espoir, où les faibles se font écraser par les forts et au sein duquel un homme va tout faire pour réclamer son du, quitte à tout perdre pour y parvenir.
À ranger aux côtés de Valhalla Rising, le film de Nicolas Winding Refn avec Mads Mikkelsen, mais avec une patine résolument plus bourrine, The Northman parvient à impressionner en permanence au fil de scènes d’action virtuoses et autres évocations ésotériques et occultes des plus perturbantes, sans jamais perdre son objectif de vue.
Porté par les performances hallucinées de comédiens en état de grâce (Anya Taylor-Joy, Nicole Kidman et Ethan Hawke secondent brillamment Alexander Skarsgård), ce film unique marche à contre-courant des productions actuelles et risque en cela d’encourager l’incompréhension.
Pour autant, ceux qui adhéreront, adhéreront vraiment ! Comment on appelle ça déjà ? Ah oui ! Une claque !