On ne parle que d’elle depuis sa diffusion sur Netflix il y a quelques mois : la série Mercredi est partout ! Mais comment expliquer ce succès aussi massif ? Tentative de décryptage…
Focalisée sur Wednesday Addams, Mercredi en version française, la série Mercredi est une libre adaptation de l’œuvre de Charles Addams créée dans le magazine américain The New Yorker en 1938. Déjà adaptée en série en 1964 et à plusieurs reprises à la télévision, transposée au cinéma par Barry Sonnenfeld en 1991 et 1993, La Famille Addams est une valeur sûre. Pourtant, jamais jusqu’à maintenant son succès n’avait été aussi massif.
Mercredi, une série à la croisée des chemins
Si Mercredi fonctionne aussi bien et a su ratisser aussi large au niveau de son audience, c’est semble-t-il parce qu’elle a su réunir une somme d’éléments populaires. Ainsi, dans Mercredi, on retrouve certes une jeune héroïne aussi charismatique que taciturne, mais aussi de nombreuses créatures qui lorgnent tout aussi bien du côté de Twilight que dans le bestiaire du cinéma fantastique à l’ancienne, avec des loups-garous, des sirènes… Sans oublier les incontournables vampires.
Une intrigue fourre-tout
Si elle parle de prime abord de l’émancipation d’une jeune fille placée dans un établissement scolaire loin de sa famille, la série s’articule également autour d’une enquête mystérieuse. Une enquête qui implique une sorte de monstre. Fin du fin, Mercredi, la fille de Morticia et Gomez Addams, a aussi des visions. Ainsi, le show s’éloigne du cadre strict de son modèle pour faire de Mercredi une sorte d’enquêtrice du paranormal devant en plus gérer des problématiques propres à l’adolescence.
Un personnage charismatique
Interprétée par la talentueuse Jenna Ortega, Mercredi avait tout pour cartonner. Charismatique, elle ne fait aucune concession et sait rester fidèle à ses valeurs, quelle que soit la situation. Taciturne, elle ne se laisse impressionner par personne et n’a pas peur de prendre des risques tout en revendiquant une véritable indépendance. En gros, la jeune Mercredi avait tout pour devenir un modèle : une adolescente qui n’a pas peur de s’affirmer dans un monde qui cherche à la faire rentrer dans un moule alors qu’elle, au fond, ne veut rien de plus que souligner sans cesse sa différence.
La série portant, à travers son personnage principal, une morale des plus limpides, criant haut et fort à l’adresse des fans : soyez vous-même, y compris si tout le monde est en décalage. Le fait que cette protagoniste brille par sa personnalité il est vrai parfois extrême (elle n’hésite par exemple pas à balancer des piranhas dans une piscine pour venger son frère d’un harceleur en herbe), ne fait ainsi que souligner avec un peu plus d’insistance les intentions de la série.
Mercredi se démarquant également par son cynisme exacerbé, y compris quand elle se livre à une danse depuis devenue culte sur les réseaux sociaux, au son du Goo Goo Muck de The Cramps. Un morceau qui a connu, suite à la diffusion, le même destin que le Master of Puppets de Metallica et le Runnin’ Up That Hill de Kate Bush (entendus dans Stranger Things).
La touche Tim Burton
Si ses films récents n’ont pas franchement défrayé la chronique, Tim Burton reste une valeur sûre. Le service marketing de Mercredi ne s’est donc pas privé de mettre son nom en avant, présentant Mercredi comme la nouvelle série de Tim Burton. Ce qu’elle n’est pourtant pas ! En effet, le réalisateur de Charlie et la Chocolaterie n’a réalisé que quatre épisodes sur huit et est crédité en tant que producteur exécutif. Un rôle qui consiste pour rappel à encadrer de loin la production, aux côtés des autres producteurs exécutifs.
Autant dire que Tim Burton n’a pas façonné la série telle qu’on la connaît. Ce rôle ayant été assuré par les deux showrunners Alfred Gough et Miles Milar. Deux créateurs qui ont eu aussi probablement bien compris que la présence au générique du prestigieux cinéaste ne pourrait que permettre à leur série de gagner des points auprès des fans.
Alors qu’une saison 2 est bien évidemment dans les tuyaux, Mercredi a déjà battu de nombreux records, devenant la première série en langue anglaise à franchir la barre des 400 millions d’heures de visionnage en une semaine sur Netflix, avec 411,29 millions d’heures cumulées. Actuellement, la série se classe à la troisième position des productions Netflix les plus regardées, derrière Stranger Things (qui a du cumuler 4 saisons pour parvenir à cette place) et Squid Game.
@heyitsbessma This is how i’m gonna dance at every party from now on #wednesday #wednesdayaddams