Les habitants d’une tour d’immeuble sont brutalement coupés du monde par un voile noir qui possède la capacité d’avaler quiconque s’y aventure.
Touche-à-tout, le réalisateur/scénariste/romancier français Guillaume Nicloux s’essaye pour la première fois à l’horreur avec La Tour, un film dont le concept pour le moins surprenant est né pendant le confinement.
Perdus dans le noir
C’est alors qu’il était bloqué chez lui, comme nous tous, en 2020, que Guillaume Nicloux a eu l’idée de La Tour, son nouveau film. Ici, point de virus mais une sorte de voile noir qui enveloppe totalement un immeuble. À l’intérieur, les 150 résidents comprennent rapidement qu’aucune fuite n’est possible. Un postulat que Guillaume Nicloux exploite pour pousser ses personnages à laisser s’exprimer leurs plus bas instincts. Comme dans un film de prison, le troc s’organise et les clans se forment. Tout ceci pour finalement disserter sur des thématiques sociales et peu à peu s’éloigner du cadre strict de l’horreur.
Tour de cauchemar
Et finalement, là est le problème. Il devient rapidement évident que Guillaume Nicloux ne cherche pas vraiment à faire un film d’horreur. Entre d’autres mains, La Tour aurait pu être une très efficace série B mais ici, il s’agit plutôt d’un long métrage assez bancal, certes efficace, mais trop brouillon pour vraiment s’avérer aussi percutant qu’espéré. Heureusement, derrière la caméra, s’il se refuse à embrasser le genre horrifique, Guillaume Nicloux parvient à bien exploiter la géographie de cette tour amenée à devenir une gigantesque prison. Il est aussi regrettable que le scenario ne prennent pas plus de risques en avançant une explication au phénomène qui piège les personnages. La fin va d’ailleurs dans ce sens.
Confinement sans fin
Survolé, le sujet au centre de La Tour s’avère néanmoins intéressant. Les acteurs quant à eux, tous inconnus, si on excepte le rappeur Hatik, livrent des performances solides, et tant pis si certains personnages n’ont pas vraiment l’occasion de briller. Entre le drame social et le film d’horreur, La Tour ne choisit jamais et s’avère finalement assez anecdotique. On salue néanmoins l’audace qui caractérise cette tentative et qui suffit à faire de La Tour un film assez atypique, qui sort quoi qu’il en soit du cadre du tout-venant des productions cinématographiques françaises.