Adapté à deux reprises (par David Lynch en 1984 au cinéma et par John Harrison en 2000 à la télévision), Dune, l’ambitieux récit de Frank Herbert, revient sur grand écran, propulsé par la vision de Denis Villeneuve.
Dans un futur lointain, la maison Atréides se voit confier par l’Empereur la gestion de la planète Arrakis. Un endroit hostile néanmoins convoité pour son épice, une denrée précieuse sujette à toutes les convoitises…
Desert Rose
Plutôt que de s’arracher les cheveux à essayer de caser l’intégralité du roman de Frank Herbert dans un seul film, Denis Villeneuve (Prisoners, Premier Contact, Blade Runner 2049) a d’emblée annoncé qu’en cas de succès, Dune serait une trilogie.
Ce premier volet fait donc office de glorieuse introduction, et permet de poser les enjeux sans chercher à trop les développer. La chose peut donc être frustrante même s’il est aussi appréciable que le récit ne cherche pas à brûler les étapes.
King of the Dune
Premier constat : cette nouvelle adaptation, forcément très attendue, est visuellement incroyable. Doté d’un très confortable budget, Denis Villeneuve a pleinement réussi à donner corps à sa vision. Les décors, sublimés par une photographie grandiose, sont à tomber à la renverse, les costumes sont magnifiques et plus généralement, le film s’apparente à un authentique tableau de maître.
La musique de Hans Zimmer, au diapason, sublime les moindres inflexions du récit et les prouesses graphiques sont nombreuses. Cette année, autant le dire tout de suite, il y a peu de chances que vous puissiez voir quelque chose de plus spectaculaire que Dune.
Vers pas si solitaires
Du côté du scénario, le film s’avère un peu moins convaincant. La faute à de nombreuses pauses, durant lesquelles Denis Villeneuve illustre les visions de Paul Atréides, le personnage campé par l’excellent Timothée Chalamet. L’histoire prend tout son temps pour avancer et il y a fort à parier que ceux qui n’ont pas lu ou pas aimé le livre de Frank Herbert se sentent un peu laissés sur le bas-côté. Pour autant, la maîtrise technique, le casting en or massif et l’ambition générale du projet emportent facilement la mise.
Peut-être pas le chef-d’œuvre espéré mais un film à voir, c’est certain ! Même si, on s’en doute, Dune devra avant tout s’apprécier dans sa globalité, quand les autres volets seront sortis.