Célèbre pour son Guide de survie en territoire zombie et surtout World War Z, son roman porté à l’écran par Marc Forster, Max Brooks revient aujourd’hui avec Dévolution. Dans ce livre terrifiant qu’Yvon a lu pur vous, un groupe d’humains isolés doit faire face à une famille de Big Foot au cœur de la forêt…
Habitués à l’animation de Venice Beach à Los Angeles, Kate et Dan font le choix de tout laisser tomber pour s’installer à Greenlop, une communauté indépendante portée par des valeurs écologiques, au cœur de la forêt, loin de tout.
Peu de temps après leur arrivée, le Mont Rainier, un super volcan de la chaîne des Cascades, entre en éruption. Située trop loin pour être directement touchée, Greenlop se retrouve néanmoins coupée du monde. Plus de communications, plus de routes, plus rien ! Et c’est alors que les habitants en sont encore à tenter d’envisager un plan de secours qu’un groupe de créatures passe à l’attaque…
Récit de survie en milieu hostile
Celles et ceux qui ont lu World War Z (auquel le film ne rend pas du tout justice, soit dit en passant), ne seront pas dépaysés. Une nouvelle fois, Max Brooks se refuse à adopter un style de narration classique, préférant donner à son livre des airs de compte rendu journalistique, avec moult interventions de spécialistes et autres extraits de journaux intimes.
Articulé autour du récit de Kate, l’une des habitantes de la petite communauté attaquée par des Sasquatchs (l’autre nom du Big Foot), Dévolution parvient ainsi à sonner « vrai » dès les premières pages.
Avec comme postulat de départ l’éruption du Mont Rainier qui, dans la réalité, pourrait bien un jour ou l’autre se réveiller, Max Brooks parvient à nous immerger dans cette aventure de plus en plus brutale, où l’instinct de survie le plus primaire devient finalement la seule arme valable des humains contre une menace surréaliste venue du fin fond des âges.
Retour aux sources de l’horreur
Mais finalement, là où Dévolution se démarque, c’est aussi dans sa façon de se moquer de notre époque et de ses codes de plus en plus insaisissables.
C’est ainsi que Max Brooks, non sans une certaine jubilation, s’amuse à démonter brique après brique les belles valeurs très « actuelles » de cette communauté bâtie autour d’une philosophie très « woke ». Le tout en opposant à ses personnages, qui au début, se réunissent autour d’une sorte de gourou de la Sicilon Valley, des monstres peu enclins à l’écriture inclusives et aux débats sociétaux. Avant de les confronter à une terreur sourde qui n’appelle pour seule réponse que la violence la plus abjecte…
Très facile à lire, fluide et diablement efficace, Dévolution s’apparente donc à un jeu de massacre dont il est difficile de décrocher. Un conte cruel certes pas vraiment original si ce n’est dans sa façon d’exploiter la légende du Big Foot, mais néanmoins passionnant de bout en bout et relativement sans concession.